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5 Section I – 2e partie. Le dernier siècle ?

L’autodestruction, maladie infantile de l’humanité

Nous vivons les derniers jours du dernier siècle de l’his­toire, lequel a débuté il y a cent sept ans, le 28 juin 1914, avec l’assassinat de l’archiduc austro-hongrois François-Ferdinand et de son épouse la duchesse de Hohenberg par le nationaliste serbe Gavrilo Princip à Sajarevo, capitale de la Bosnie-Herzégovine. Le prince avait entrepris ce voyage d’inspection à haut risque au mépris des conseils de son ancien précepteur, un prêtre, qui lui avait prédit « une fin violente qui précipiterait le monde dans un cataclysme gé­néral ». Cet événement déclenchera en effet une onde de choc dévastatrice dont le monde – à l’Est de l’Europe no­tamment – ne se remettra jamais. Le 31 juillet 1914, Jean-Jaurès en appelait, dans les colonnes du journal l’Humanité, à « l’intelligence du peuple [pour] (…) refouler les paniques, domi­ner les énervements et surveiller la marche des hommes et des choses, écarter de la race humaine l’horreur de la guerre. » Il était assassi­né le jour même.

Entre 1914 et 1918 : dix millions de soldats morts au combat, vingt millions de blessés ; sur dix hommes partis au front en 1914, quatre rentrent chez eux mutilés en 1918 et deux n’en reviennent pas du tout. Une classe d’âge en­tière est saignée à blanc, une amputation générale dont les effets se font encore sentir aujourd’hui. Les hommes sont aspirés par un cyclone guerrier d’une barbarie inouïe qui ne s’est hélas jamais essoufflée depuis.

1er juillet 1916, 7 h 30, quelque part entre Albert et Péronne, dans la Somme, au nord de la France. Au coup de sifflet de sa­breurs1 aux ordres d’officiers des deux camps objective­ment unis par un mépris colossal pour la vie humaine, 150 000 Anglais, Écossais et Gallois grimpent aux échelles pour sortir des tranchées qui les abritent et s’offrir littérale­ment aux mitrailleuses allemandes. C’est le jour le plus sombre de l’histoire militaire britannique : 30 000 soldats tombent durant la seule première heure (soit 83 soldats fau­chés par seconde) et 28 000 de plus à la tombée de la nuit. Les mitrailleurs allemands n’ont plus besoin de viser. Leur puissance de mort défie l’entendement humain et plongera la « Grande Guerre » dans une impasse sanglante.

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8 Section II – 3e partie.

Paroxysme et chute des systèmes politiques bestiaux

Acmé et fin de la domination de l’homme par l’homme

Nous avons vu que l’année 1917 voit l’entrée en guerre et l’irrésistible montée en puissance des États-Unis d’Amé­rique. Elle marque la naissance de fait de la double domi­nation anglo-américaine sur le monde. C’est cette année-là, en effet, que l’empire britannique et ses anciennes colo­nies ont commencé à agir de concert de façon flagrante. Cette alliance impérialiste ne s’est plus jamais démentie depuis lors.

(...)

William Engdahl décrit, dans Pétrole, une guerre d'un siècle, « les moyens extrêmes que les Anglo-Américains sont prêts à mettre en œuvre pour conserver une supré­matie née en 1815 et renforcée au prix des deux guerres mondiales. Nous savons, depuis l'élection de George W. Bush, que la politique américaine et le pétrole entre­tiennent une relation intime. William Engdahl montre que l'économie des États-Unis repose sur un approvisionnem­ent en pétrole bon marché illimité et sur la su­prématie du dollar sur les autres monnaies.

Le premier choc pétrolier des années 1970 fut une in­croyable et cynique manipulation conçue par Henry Kis­singer pour opérer un transfert planétaire de capitaux vers les banques de Londres et de New York, au prix de la ruine des pays du Tiers-monde ; ces pays en faillite, contraints de s'endetter auprès du FMI, se virent prêter à grands frais ces mêmes capitaux dont ils avaient été aupar­avant spoliés.

La géopolitique du pétrole est à l'origine de l'effondre­ment de l'Union soviétique, de l'éclatement de la You­goslavie et de l'arrivée au pouvoir puis de la chute des Talibans. (…) La décision d'envahir l'Irak fut prise pour assurer l'hégé­monie de la puissance anglo-américaine et le contrôle de l'économie mondiale pour les 50 ans à venir. »

Le clivage entre Est et Ouest – c’est-à-dire entre (roi du) Nord et (roi du) Sud1 selon le texte biblique – ne date pas d’hier.

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« Notre planète a connu ses dernières années des boule­versements climatiques importants qui ont engendré une augmentation des phénomènes naturels catastrophiques en nombre et en impact sur les populations et les infra­structures.

Cela constitue un véritable défi pour les compagnies d’as­surance et de réassurance qui voient le coût des dom­mages liés à ces catastrophes augmenter dans des limites qui menacent jusqu’à leur solvabilité. » De fait, le volume des primes de réassurance a presque triplé entre 1990 et 2012, passant de 84 à 230 milliards de dollars.

Incontestablement, le nombre, la fréquence, l’intensité et l’impact des catastrophes naturelles, des tremble­ments de terre notamment, n’ont cessé de croître depuis un siècle.

“ Il y aura […] des épidémies. ” (Luc 21:11, Semeur).

Le niveau et les conditions de vie, l’hygiène et la méde­cine ont fait des progrès étonnants en l’espace d’un siècle, à tel point qu’on peut légitimement les qualifier de petits mi­racles du monde moderne.

Pour preuve, l’espérance de vie (l’âge moyen des décès) a presque doublé en France ces cent dernières années : elle est passée de 46 à 79 ans pour les hommes et de 52 à 85 ans pour les femmes de 1914 à 2014, tandis qu’elle n’excé­dait pas 25 ans en moyenne en 1740 !

Ce chiffre ne signifie pas, évidemment, qu’alors tout le monde mourrait jeune adulte ou que personne n’attei­gnait un âge avancé : il est extrêmement bas parce qu’il tient compte, notamment, du fait que la moitié des en­fants de l’époque mourraient avant l’âge de 10 ans.

D’autre part, il est intéressant de noter que les guerres (na­poléoniennes, 1870, 1914-18 et 1939-45) ont provo­qué une chute de plus de quinze ans de cette moyenne, tandis que pendant la seule Première Guerre mondiale, l’espé­rance de vie a sombré de près de 30 ans !

Elle a atteint le chiffre – colossal quand on songe au nombre de décès évitables (morts prématurées) qu’il prend en compte – d’environ 70 ans sur l’ensemble de la pla­nète. Les hommes ont conquis en moyenne plus de 6 ans de vie au cours des seules 20 dernières an­nées !

Si nous arrivions à réduire cet écart à tel point que les deux chiffres se rejoignent, c’est-à-dire à gagner un an d’espérance de vie chaque année, nous… aurions vaincu la mort.

De fait, certains scientifiques espèrent de plus en plus sérieusement, à l’aune des progrès fulgurants de leurs recherches sur les processus du vieillissement et de la séni­lité, en arriver à reculer – non l’espérance, mais la possibi­lité de vie en bonne santé – à 120 ans et plus au cours des dix prochaines années…

Mais ces beaux rêves – qu’on les qualifie de fantas­tiques ou de mirifiques – ne doivent pas nous aveugler : ils masquent des disparités criantes, passées, présentes et à venir.

Ainsi, en dépit des indéniables progrès de la médecine, de la science et de la technologie, la santé de l’homme est de plus en plus précaire : de nouveaux dangers la menacent tandis que des fléaux qu’on croyait disparus ressurgissent.

Plusieurs grandes maladies séculaires, telles que la tubercu­lose, le paludisme et le choléra, connaissent depuis 1918/1919 – avec la terrible pandémie de la grippe espag­nole, la plus meurtrière de l’histoire de l’humanité avec ses près de cent millions de victimes – un regain de virulence, et des dizaines de maladies modernes, parfois incurables, sont apparues durant les cent dernières an­nées. Les épidé­mies Ebola et Covid-19 illustrent bien les paradoxes de l’état sanitaire de l’humanité en ce début de IIIe millénaire.

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ROUTE

SANS DÉROUTE

Souviens-toi du futur !

ULTIME ATOME

Pour ne pas disparaître

Fin du Moi et du Monde